A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, nous faisons le point concernant les violences conjugales dans le Département du Nord mais également dans le territoire du Douaisis.
Le Nord est le 2e département de France métropolitaine le plus touché par des faits de violences conjugales, avec 14,5 victimes pour 1 000 habitantes de 15 à 64 ans. Après plusieurs années de fortes hausses, le nombre de victimes de violences conjugales tend à se stabiliser. Sur la période du 1 janvier au 30 septembre 2024, 8 674 victimes de violences conjugales ont été identifiées par les forces de l’ordre dans le Nord, soit 1 % de plus qu’en 2023 sur la même période.
Si le nombre de plaintes pour coups et blessures volontaires est stable, le nombre de plaintes pour menaces / chantages et violences sexuelles augmentent, respectivement de 7 % et 14 %. Ces hausses sont liées à une meilleur identification de ces faits de violences.
L’arrondissement de Douai en quelques chiffres :
- 1 517 plaintes pour violences conjugales en 2023
- 1 accueil de jour et lieux d’écoute, d’accueil et d’orientation
- 3 intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie (ISCG)
- 20 places d’hébergement d’urgence dédiées aux femmes victimes de violences et leurs enfants
Des mesures ont été faites sur le territoire durant l’année 2023-2024 :
- Ouverture de 10 places d’hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violences conjugales
L’État augmente progressivement le nombre de places d’hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violences conjugales et leurs enfants.
Dans le Douaisis, ce sont 10 nouvelles places qui ont été créées, portées par l’association SOLFA. Celles-ci viennent compléter les 10 places déjà existantes à Douai. La création de ces places a permis de mettre en sécurité davantage de victime de violences dans ce territoire.
- Création d’un poste d’intervenant social en commissariat et en gendarmerie
Un poste d’intervenant social en commissariat et en gendarmerie (ISCG) est créé dans le Douaisis, à compter de janvier 2025. Cela porte à 19 le nombre d’ISCG dans le département. Ces postes sont cofinancés par l’État et le Département du Nord, auxquels s’ajoutent localement les communes ou intercommunalités.
Les ISCG viennent en complément des forces de l’ordre en se concentrant sur la prise en charge sociale des victimes, faisant le lien avec les partenaires associatifs et institutionnels. Les intervenants sociaux en commissariat et en gendarmerie ont pour rôle de prendre en charge les victimes directement au sein des commissariats ou des gendarmeries, évaluer les besoins sociaux de la personne, de réaliser l’intervention de proximité, dans l’urgence si nécessaire et de faciliter l’accès des personnes aux services sociaux et de droit commun concernés et de faire le lien avec les partenaires associatifs et institutionnels du territoire
Dans le Nord, chaque ISCG reçoit en moyenne 300 à 400 personnes par an. Les violences conjugales représentent entre 50 % et 70 % de leur activité.
- Renforcement du repérage et de la prise en charge des victimes de violences
En 2024, l’État a financé un poste de travailleur social supplémentaire au sein de l’association SOLFA pour des actions de “aller-vers”. Cette travailleuse sociale est à disposition des partenaires du territoire pour mettre en place des permanences et accompagner les victimes de violences conjugales. Des permanences ont pu être mises en place à Somain et Aniche. Plusieurs dizaines de femmes ont ainsi été accompagnées. Par ailleurs, 25 partenaires ont été rencontrés, et une dizaine d’actions de sensibilisation ont été réalisées.